Me voilà pris dans cette ville à cause de cette fichue tempête. J’avais pourtant une vie à New York. J’avais une copine que j’aime encore. Sarah. En plus de la nouvelle qu’elle m’avait annoncée juste avant de partir pour ma ville natale. Alors je ne sais pas si elle a gardé le bébé ou pas, même si elle m’avait dit que sa carrière était plus importante que l’enfant. Maintenant que je suis coincé ici et que je ne sais pas si Sarah se décidera à venir ici, bah je peux me permettre de passer à autre chose. Dans mon cas, ‘est dur de m’adapter à cette idée de ne pas pouvoir sortir de la ville. Même si c’est ma ville natale. Je dois m’y faire et je n’y peux rien.  Cette tempête qu’il y a eu ici, il y a une semaine, m’intrigue encore. Elle nous a causé cette vie close de ma ville. Peut être que l’on ne saura jamais ce qui s’est réellement passé. Mais pour le moment je dois vivre au jour le jour.

Dans un sens, je suis fier de moi. J’ai sauvé la vie d’une jeune adolescente et de sa sœur. Merci à ma formation de médecine. J’ai au moins servi à quelque chose après la mort de mon père. Le pire dans tout ça, j’ai perdu aussi ma mère, lors de la tempête. Je n’ai pas pu la sauvé. Je m’en suis voulu. J’ai encore la tête ailleurs depuis ce jour. J’ai besoin de boire, de me vider la tête, mais pleinement. La sœur d’Alexa, toujours à l’hôpital, ça nous a permis d’apprendre à se connaitre et à devenir amis. Je l’apprécie beaucoup. C’est une gentille fille qui adore sa sœur et son père. Je me rends donc dans un bar et m’installe au comptoir. Je sors mon porte feuilles, dans le but de savoir combien de verres je pourrais me permettre de boire. J’en ai assez pour une bouteille. Je pose l’objet en face de moi et je sens une présence de l’autre coté du comptoir et sans relever le regard je commande ce que je désir.

Une bouteille de Bourbon pleine, avec un verre à coté s’il vous plait.

J’attends alors qu’on m’apporte mon bien.

Je ne m’étais pas aperçu que c’était Alexa qui m’avait servi. L’avoir su, je ne lui aurais pas commandé une bouteille, mais seulement qu’un verre, alors que maintenant, il en était trop tard, pour changer d’avis. Je relève mon visage vers elle, j’avais reconnu sa douce voix apaisante. C’est l’effet que sa voix me faisait. Je ne savais pas qu’elle travaillait ici. J’aurais dû m’en douter, les Mills, ce bar leur appartient depuis si longtemps. Depuis des générations. À moins qu’elle me l’ait dit et que je l’avais oublié. Pourtant, ce n’était pas dans mes habitudes d’oublié quelque chose que l’on me raconte. Je lui souris.

Hey, salut toi! Ouais je sais, mais j’en ai tellement besoin.

Je prends la bouteille et m’en verse un verre. Je pousse la bouteille vers elle. La regardant. Je n’allais pas toute la boire finalement. Sans doute parce que je n’avais pas envie qu’elle pense que je suis alcoolique. Je ne voulais pas non plus la décevoir sur ses impressions envers moi. Être alcoolique n’était pas une qualité et peu de gens aimaient les alcooliques.

Finalement, tu as raison, ça ne serait pas bon pour mon foie.

Je lui souris en coin, malicieusement et amicalement. Sa présence m’apaisait. Et elle réussissait toujours à me rassurer et me calmer quand j’avais la tension haute et la fatigue de ma journée. Je ne sais pas si c’était un don qu’elle avait, mais j’adorais sa présente et ce que cela me faisait.

Comment tu vas?

J’avoue qu’elle se foutait que j’aie mon foie magané, ça lui rapportait de l’argent. En fait c’était comme ça pour tous ses clients. Je lui souris alors qu’elle me renvoyait la question du comment j’allais. J’avoue que j’aurais préféré être à New-York, auprès de celle qui m’aime. Je suis sur que Sarah est inquiète. Après tout, ça ne fait qu’une semaine que je suis ici. Je crois que quand ça fera un peu plus longtemps, elle viendra voir ce que je fais.

Je vais bien, mais je suis fatigué. J’ai eu une grosse journée aujourd’hui.

Finalement, je me ressers un autre verre. J’avais besoin de décompressé. Mais je ne devais pas trop boire. Je ne voulais pas paraitre souls et alcoolique aux yeux d’Alexa. Je me passe une main dans les cheveux. Tournant mon verre entre mes doigts. J’avoue qu’être bloqué ici, me compliquait un peu la vie. Ne pouvant pas sortir d’ici, je me sens comme en prison avec plus aucune possibilité de vivre ma vie. Maintenant que je sais que Sarah s’est sans doute faite avorté, comme elle voulait le faire, je n’aurais pas à m’inquiéter, de ne jamais voir mon enfant. Mais par contre, si elle avait été folle de joie de porter mon chérubin, je serais en panique en ce moment, en sachant que j’avais tout perdu. Mais sans doute que j’aurais recommencé à zéro, une nouvelle vie ici. Mais là ça m’importe peu, comme je ne deviendrai pas père finalement. Je regarde Alexa.

Tu prends ta pause quand?

J’étais ravi qu’elle finisse dans 5 minutes et j’espérais que son remplaçant arrivera à l’heure. Je reprends la bouteille et je me sers un second verre. Pendant qu’Alex a le dos tourné, occupé à servir un client. Je replace la bouteille où je l’ai prise et je cale mon verre, avant qu’elle ne me voie le vider. Je pose mon verre vide sur le comptoir au moment où elle revient vers moi. Je lui lance un joli sourire.

Tu sais, ta sœur allait beaucoup mieux aujourd’hui. Elle s’est réveillée de son coma. Si tu veux, on peut aller la voir. Je te ferais rentrer, même si c’est pas les heures de visites. J’ai oublié de te texté quand elle s’est réveillé, désolé.

Je baisse le regard. Ça m’est revenu à l’esprit, alors je le lui ai dit. J’entends la porte du bar s’ouvrir avec sa petite clochette au dessus, l’activant, chaque fois que quelqu’un ouvre une porte. Le remplaçant d’Alex, venait de passer de l’autre coté du comptoir pour prendre sa place. Je paie ma bouteille et laisse un pourboire à Alexa. Je me penche au dessus du comptoir pour me rapprocher de l’oreille de mon amie.

Je t’attends dehors. Et après la visite, si tu veux, on ira prendre une glace.

Je lui fais un clin d’œil et je quitte son bar et m’appose contre le mur, l’attendant.

Je ne lui avais pas répondu lorsqu’elle m’a demandé si son père était passé voir sa sœur et sa fille à lui. Je le sens pas cet homme, il me terrifie. J’ai l’impression qu’il me surveille. Surtout quand il nous voit, Alex et moi ensemble. Son regard devient protecteur et noir de haine face à moi. Qu’il ne s’inquiète pas, je ne mangerai pas sa fille. Je décolle mon dos du mur quand je vois Alexa me rejoindre. Mon visage découvre un sourire digne de la beauté de mon amie.

Au faite, j’ai oublié, ton père a été la première personne que Kris’ a vu quand elle s’est réveillé. Il est resté à son chevet jusqu’à ce qu’elle s’endorme, juste avant que je ne vienne ici. Alors, c’est sur qu’il n’a pas eu le temps de te dire quoi que ce soit, vu qu’il est sans doute à peine rentré.

Je prends les devants, alors qu’elle me suit à mes cotés. Je me dirige vers l’hôpital. Il y avait de forte chance que sa sœur dorme encore. Comme elle s’était endormie il y avait à peine une heure. Je ne savais pas pourquoi, mais quand je suis en présence d’Alex, je me sens apaisé bien et léger. Elle me réconforte. C’est totalement différent d’avec Sarah. Oui, j’aime Sarah, mais je n’ai jamais sentis une telle chose en sa présence. Alexa dégageait quelque chose qui me permettait de toujours vouloir être auprès d’elle. Plus on se voit, plus on apprend à se connaitre. Et ce soir, je voulais qu’on aille manger une glace après cette visite que nous nous apprêtons à faire. Je passe les portes coulissantes de l’hôpital. Et une fois devant l’ascenseur, je l’appelle. Je regarde Alexa.

J’espère qu’elle est réveillée. Tu sais, quand je suis ici et que je n’ai pas de patients, je passe mon temps libre dans sa chambre, a veillé sur elle. Comme je te l’ai promis. Ce n’est pas l’infirmière qui lui change ses pansements, ses solutés, mais moi. Vous avez eu de la chance que je sois là ce soir là. Sans mon intervention, je crois qu’elle serait morte à cause de ses blessures.

Je pris sa main, amicalement, dans la mienne. Je lui souris et embrasse sa joue, de façon amicale aussi. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et nous y pénétrons pour monter à l’étage des soins intensifs. Et une fois dans la chambre de Kris’, je reste distant, à l’extérieur de la chambre, dans le couloir. Alexa avait de la chance, Kris’ était réveillée et une infirmière de garde était à ses coté, alors que la jeune adolescente réclamait justement sa sœur.

Non que je ne voulais pas qu’elle paie, mais. Je venais de tomber bas sous mon estime de mâle autoritaire. Comment puis-je la laisser me payer la glace? Ne serait-ce pas plutôt le contraire? C’est à moi de la lui offrir. Son bras en dessous du mien, j’appelle de nouveau l’ascenseur.

Bien sur, mais à condition que je paie la glace.

Je la regarde, un sourire en coin. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent et on se faufile dedans et nous descendons pour quitter l’hôpital. Une fois dehors, je me décide à lâcher son bras, en raison que j’apercevais son père au loin. Je me demande ce qu’il vient faire ici. Il ne pourra pas voir sa fille, comme ce soir, je ne serais pas là parce que je sors entre amis. Je me décolle un peu d’elle. Pour pas que son père ait les yeux sur moi afin que je ne touche pas sa fille. Je le vois s’arrêter entre nous, carrément entre nous. Il me semblait, pas très lucide. Comme il m’accrocha au passage d’un coup d’épaule un peu brusque. Je sais très bien qu’il ne m’aime pas. À son avis je dois avoir trop d’yeux sur sa fille chérie.

Kris’ est réveillée?

Il regarda d’abord Alex et puis moi par la suite. Je me frottais l’épaule, dû à son coup de « fouet ».

Vous savez que les visites sont ente 9 :00 et 20 :00 M. Mills. Merci de votre compréhension.

Il me lança alors un regard de feu et puis il se tourna vers sa fille.

Tu rentrais à la maison?

Je lève les yeux au ciel. Adieu la crème glacé oui.

Alexa me demanda de se grouiller à quitter l’hôpital, avant que le paternelle de celle-ci, réplique. Je m’apprête à prendre les devants alors que M. Mills me retient le bras, m’empêchant de partir. Trop tard alors.

Je veux voir ma fille, s’il vous plait…. Cinq minute Docteur Calloway.

Il dessera sa prise. Un instant j’ai eu peur qu’il refuse que j’amène Alexa quelque part et la force à rentrer chez elle. Je regarde alors Alex. Du regard, c’était comme ci je lui demandais la permission. C’est moi le médecin, alors c’était à moi de le lui autoriser ou pas. Mais si je m’adressais à elle, ce n’était que parce que notre soirée entre amis sera encore retardée. Mais pourtant je conduis Monsieur dans l’hôpital.

D’accord cinq minutes, mais si Kris dort, vous ne restez pas, compris?

Il acquiesça. Je souris. Alex sur mes talons, nous entrons pour aller à la chambre de la jeune Mills. Je reste à l’extérieur, alors que l’adolescente ne dormait pas encore. Cinq minutes, pas plus, je l’espérais.

Ouais c’est ça il m’aime bien. Je soupire. Elle me dit ça que pour me rassurer, alors qu’au fond, je suis persuadé du contraire. Ce n’est pas pour rien que j’ai quitté la ville il y a 12 ans. Je me sentais de trop ici. Je vois le paternelle d’Alex sortir de la chambre. Il s’avance vers nous et s’adresse à moi.

Elle s’est endormie, merci de m’avoir permis de la voir. Bonne soirée à vous deux. Ne me la ramène pas en mille morceaux, mon p’tit.

Il sourit à sa fille et nous contourne pour quitter via l’escalier. Je reste figé un instant, ne comprenant pas ce qui vient de se passer. Je finis par regarder Alexa, un sourire en coin. Au fond, elle a peut être raison. Ou c’est juste le fait que j’ai sauvé sa plus jeune fille? Et c’est sa façon de me remercier, m’autoriser à sortir avec ce soir. Mais ce n’est qu’en amis que nous le faisons. Nous sommes que des amis elle et moi. J’actionne le bouton de l’ascenseur dont les portes s’ouvrirent de suite. Il n’avait donc pas bougé. J’entre à l’intérieur, suivis d’Alex. Une fois en dehors de l’hôpital. Je la regarde.

On va prendre cette glace?

J’étais totalement perdu en ce moment. Du à la réaction de son père. Au fond, je dois avoir tort de croire que je ne plais à personne, alors que je crois être celui que l’on déteste le plus ici.