Je lui souris, alors que nous commençons à marcher dans les rues de la ville à la recherche de ce marchant de glace. Quand j’étais petit, j’y allais souvent avec mon frère. On aimait y passer beaucoup de temps, lui et moi. Les gens peuplaient ce soir. Le temps était bon, je ne vois pas pourquoi tout le monde resterait enfermé. Je m’arrête devant le marchant de glace. Elle voulait la payer pour nous deux, mais au finale. D’une certaine façon, c’était avec mon argent qu’elle allait le faire, celui du pourboire que je lui avais offert. Mais bon, je lui en donnais toujours un peu plus que les autres.

Tu aimes quelle saveur? Moi la chocolat.

Je me mords la lèvre. Ma dernière glace au chocolat que j’ai prise c’était avec mon frère, juste avant que je quitte la ville pour aller étudier. On y avait amené notre sœur pour la première fois, alors qu’elle n’avait que deux ans. Je ne me suis jamais attaché à elle. Mais je l’aime beaucoup. Aujourd’hui, tout a changé, j’ai ma vie, ils ont la leur. Et nous ne sommes plus autant ensemble qu’au pare avant. Aujourd’hui, c’est avec Alexa que je veux passer du temps. Il y avait une fille de trois clients devant nous. Je souris à mon amie.

Après, on va au lac? J’aime regarder la lune se refléter sur l’eau. On pourrait manger notre glace en s’y rendant, Tu en penses quoi?

Nous marchons jusqu’à un banc. Elle me remercia pour la glace, mais en réalité, c’était elle qui l’avait payé. L’argent que je lui avais donné, elle l’avait mérité, il lui appartenait. Je m’assois à ses cotés. Je lèche tout le tour de ma glace au chocolat. Ça me rappelait de vieux souvenirs agréables en famille. Je regarde Alex, alors qu’elle me demande, quelle est ma couleur préférée. Elle voulait mieux me connaitre. Je rougis, car jamais personne n’avait voulu mieux me connaitre. Même pas Sarah me connaissait parfaitement. Elle ne savait pas tout de moi, seulement le minimum. Mais avec Alexa, j’ai l’impression que c’est différent. Je veux qu’elle sache tout ce qu’elle veut savoir sur moi. Je ris à sa réplique. Je la regarde.

Tu as beau trainer avec moi, mais tu feras exception si je te dis tout sur moi. Personne ne me connait parfaitement, mais bizarrement à toi, cela ne me dérange pas de te dire quoi que ce soit. Ma couleur préféré est le rouge. Je suis quelqu’un d’une nature renfermée. Qui n’a pas tendance à dévoiler ses sentiments. Mais je suis quelqu’un d’aidant, comme tu le sais déjà. Je souris. Je me dis solitaire, mais au fond j’aime pas être seul. Mon père me manque, plus que ma mère. Et j’aimerais que tout aille bien avec mon frère et ma sœur.

Je soupire et je lèche encore ma glace. Les yeux dans le vide, le visage de mon père, souriant, fier de moi, me revient en mémoire. Chaque Noël ou je venais ici pour le passer en famille, il ne cessait de me dire qu’il était fier de son garçon. D’où la jalousie de mon frère envers moi. Moi j’ai su faire quelque chose de ma vie, pas lui, ou presque. Je regarde Alex et je lui souris.

Et toi… tu… tu dois surement avoir un petit copain, belle comme tu es. Personne ne peut passer à coté de toi.

Bien sur, il fallait qu’elle ramène ça. C’est moi aussi l’idiot qui est allé lui demander si elle était en couple. Maintenant, je dois lui dire la vérité. De toute façon, avant que Sarah se ramène ici, je vais avoir le temps de vieillir. Elle doit s’e vouloir de ne pas avoir garder le bébé et doit être en train de réfléchir, comme je suis censé rentrer à New York dans le courant de la semaine. Mais au finale, je ne rentrerai pas de si tôt. Et quand est-ce que Sarah s’inquiètera réellement de mon absence? Elle viendra ici, seulement si elle tient réellement à moi. Elle est tellement différente d’Alex, au même moment où Sarah et moi étions que des amis. Le courant entre nous ne passait pas de la même façon qu’il passe avec Alexa. Je suis bien avec Alexa, plus facilement et aisément que je l’ai été avec ma copine. Je me passe une main dans les cheveux. J’avais peur de décevoir Alex en lui dévoilant mon non célibat.

Oui, j’ai une copine à New York. Elle s’appelle Sarah et elle a 3 ans de moins que moi. Elle est médecin généraliste. On est ensemble depuis deux ans, mais on se connait depuis qu’elle est entrée à l’université. Je suis censé rentré cette semaine, mais finalement on sait, toi et moi que ça n’arrivera pas. Je suis pris ici, pour je ne sais pas combien de temps. Alors, à ton avis, puis-je dire que je suis célibataire?

Je soupire et je passe ma main libre dans mes cheveux. Alors que ma glace est en train de fondre et dégouline sur ma main. Oui je l’avoue, Sarah me manque terriblement. Par contre, je me sentais mal présentement, parce que, logiquement, je ne suis pas célibataire, mais j’aimerais tellement l’être, en raison, qu’en me retrouvant ici, coincé pour je ne sais combien encore, je suis obligé d’attendre ou de savoir, à quand Sarah viendra me rejoindre et je n’ai pas envie de passer le reste de mon existence seul, si jamais elle ne vient pas ici. Car, officiellement, je resterai toujours en couple. J'aurais dû mentir à Alex.

Je regarde ma glace fondre, alors que je devrais la finir. Oui je l’avoue, Sarah me manquait, mais peut être moins que je ne l’aurais espéré. Ce qui était arrivé juste avant que je ne parte pour ici, m’avait laissé en suspense. Elle devait se faire avorté le lendemain. Sans moi et seule. J’aurais voulu de ce bébé, mais elle n’en voulait pas. À croire qu’elle n’était pas prête à cela. J’essaie d’oublier Sarah pour le reste de notre soirée. Je croise le regard d‘Alexa. Je lui souris. Je me sentais bien avec elle. Je finis ma glace, fixant le lac et son reflet de la lune. J’aimais ce genre de soirée. J’en suis rendu à manger le cône de ma glace.

Merci d’accepter mon amitié. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans ta présence, après tous ces évènements. Je viens ici pour la mort de mon père et ensuite je perds ma mère et me voilà coincé dans une tempête et bloqué ici pour je ne sais combien de temps. Laissant ma copine seule à New York, avec son avortement… Elle aurait eu tellement besoin de moi à ce moment là.

Je soupire et me passe une main dans les cheveux. Pauvre Alex, je dois l’embêter avec mes problèmes. En plus que je viens de lui dire que j’aurais pu être père prochainement si Sarah n’aurait pas avortée. Quel con, des plans pour faire éloigner Alex de moi. Je la regarde un instant.

Je suis désolé, je t’embête j’en suis sur.

Et me voilà le regard baissé et honteux.

Personne n’avait jamais eu autant de compassion pour moi. Si attentionné aussi. Je frémis quand, de son doigt, elle relève mon menton pour que je la regarde. Je lui fis un petit sourire. C’était une bonne personne. Je ne regrette pas d’avoir sauvé ses deux jeunes filles le soir de la tempête. Je m’étais fait une amie, plus qu’une amie. Une personne en qui je pouvais avoir confiance. Qui savait écouter et qui était prêt à tout pour moi.

Merci d’être là. Tu es si gentille, si aimable. Je me demande comment une fille comme toi peut être encore célibataire.

Je ris, elle m’avait remonté un peu le moral. Je sers sa main qu’elle avait serrée plus tôt. Je me lève, l’obligeant à se lever en même temps que moi.

Je te ramène chez toi d’accord.

Je lâche sa main, pour prendre les devant.

Je souris et la reconduis chez elle. J’aimais être en sa présence. Elle était une bonne amie, même plus qu’une bonne amie. Elle était vraiment très importante à mes yeux. Nous prenons 30 minutes avant d’arriver chez elle. Son père était sur la galerie, sans doute à l’attendre. Inquiet, que je ne sois pas à la hauteur pour elle. Avec ce qu’Alex venait de me dire, au lac, je pouvais comprendre. Je l’embrasse sur la joue.

J’ai aimé ma soirée avec toi. Merci. Demain je t’appelle dès que ta sœur se réveille.

Je souris tendrement à mon amie. Je regarde son père et lui souris. Je laisse alors Alex avec son père. Je me rends chez moi pour aller dormir.

FIN DE SCENE