J’étais réveillé depuis quelques heures. J’avais envoyé Sarah se balader. Je n’étais pas d’humeur à suivre ses conseils. Pas maintenant. Je regarde autour de moi dans la chambre, essayant de trouver un moyen de recommencer… Je ferme finalement les yeux et je pars en sanglot. Tellement fort que ça pouvait s’entendre du corridor. Mon cou bandé. Mes poignets aussi. Me voilà laid et cicatrisés. Non je ne veux pas de ça, mais je croyais pouvoir en finir avec la vie, mais on m’a sauvé. Pourquoi? Ah oui, Sarah me l’a dit. Moi j’appelle cela de l’égoïsme quand on veut garder quelqu’un de malade auprès d’eux juste pour ne pas les perdre. C’est quoi qui est important? Être malheureux toute sa vie ou pouvoir en finir avec alors qu’on souffre intérieurement? Deuxième option dans mon cas. J’ouvre les yeux à nouveau, essayant de calmer mes pleures. J’avais les yeux bouffis par les larmes. Il n’y avait aucun moyen ici pour m’enlever de nouveau la vie. J’avais mal, je souffrais de douleur. Et on ne m’avait toujours pas apporté de calmant. Même qu’aucun médecin n’est venu, si je ne compte pas Sarah. Je sens que je vais passer quelques semaines ici, voire des mois. Je ne pourrais pas le supporter, c’est encore pire que de se suicider. J’entends la porte de la chambre s’entrouvrir. Et j’y vois y passer une tête blonde. Ce n’était pas Sarah. Je regarde qui s’amène et je reconnais Alexa. Je tourne ma tête vers le mur pour éviter le regard d’Alexa. Je me sens mal. Je suis nerveux. J’ai envie de disparaitre.

Je l’entends s’avancer dans la pièce, alors que je ne la regarde pas. Je ne sais pas ce qu’elle va me dire, mais je ne suis pas d’humeur à recevoir des crack. Quand elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, je ne m’attendais pas à cela. Je tourne mon regard vers elle. Je repense à ce que Sarah m’a dit tout à l’heure. Ne pas mourir, parce que je compte pour les autres. Parce qu’elles m’aiment. Pourtant, je serais malheureux toute ma vie si je reste vivant. Et je brimerai encore plus sa vie, leurs vies. Je la brime déjà. Je cache sous la couverture le niveau de mon cou et puis me bras, pour pas qu’elle voit mes bandages. Je sais. Lui répondis je. J’avais encore les yeux humides de ma crise de larmes de tout à l’heure. Je voyais bien qu’elle était nerveuse, mais de quoi? Il fallait que je dise quelque chose, se silence pesant m’insupporte. Les gens sont pas foutu de laisser mourir en paix ceux qui le désir. Quel égoïsme désagréable ! J’aurais du verrouiller la porte de mon bureau. On m’aurait trouvé alors qu’il aurait été trop tard. Quel gaspillage de frais médicaux que ce médecin à la con a pris pour me sauver la vie.

Je me sentis soudainement pris entre deux pièges. J’avoue, le fait d’avoir traité que Sarah est un médecin à la con, me blessa. Mais je ne le savais pas qu’elle avait été celle qui m’avait « sauvé » Parce qu’en réalité, je n’avais pas envie d’être sauvé. De plus, ce qui me choqua, c’est que ma sœur et Alexa avaient été sur place au bloc. Je fus en colère et mal dans ma peau. Je ne voulais pas qu’elles me voient dans cet état, parce que je sais très bien que ça n’avait pas du être beau à voir. Je la regarde, la sachant fâchée contre moi. Je ne savais pas que c’était elle… j’aurais préféré qu’elle laisse l’autre médecin à la con s’occuper de moi… je serais au moins, pas là en ce moment, comme vous avez jugé qu’il était incompétent et qu’il ne voulait pas me sauver. Au moins, lui, n’était pas un médecin à la con, il aurait respecté mes volonté de quitter ce monde. Je soupire et remonte un peu plus ma couverture. Je détourne le regard encore une fois. Je sais très bien que petit à petit, au fur de mes paroles, je blesse Alex et que je la fâche aussi. J’avais demandé à Sarah de ne laisser personne venir me voir, elle n’a pas respecté ma volonté. De plus, Sarah était censée ne pas laisser personne entrer ici… Alors oui, je peux dire qu’elle est un médecin à la con.

Alex m’en veut, je le vois bien. Je sais que je ne devrais pas en vouloir à Sarah, c’est une preuve qu’elle tient toujours à moi. Mais je ne l’avouerai pas, j’ai pas la tête à ça. J’ai une espèce de dépression à sortir et une colère à évacuer. Tout comme Alex en a besoin aussi. Je la regarde, comme elle me le demande, baissant la couverture en dessous de mon torse, dévoilant mes bandages merdiques. Ce que je veux? Pourtant je croyais que tu le savais… À croire que non. J’ai perdu ma chance d’avoir une famille avec celle que j’aime, en l’occurrence, toi. Sarah porte un bébé qui peut mourir, qui théoriquement, ne devrait même pas survivre. Mon frère m’ignore… Ma sœur est mourante et puis, j’ai perdu mes parents en si peu de temps entre eux. Et je suis coincé ici, alors que je suis censé être à New York. Voilà pourquoi je suis malheureux. Je soupire et ferme les yeux, laissant mes larmes couler silencieusement sur mes joues. Ce que j’attends de la vie, c’est que ma vie soit belle, mais elle le sera pas. Parce que Sarah a eu ce qu’elle voulait, me rendre infertile. Je ne serai pas le père du bébé qu’elle attend, je suis que le géniteur. Je brime ta vie, je n’arrive même pas être un petit copain pour toi. Je ne pense qu’à moi, à cause de tous mes problèmes que j’ai. Ce que j’attends de la vie, je ne l’aurai pas. Ça m’a été enlevé…

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5% c’était très peu. Presque même improbable. C’est un chiffre sur que ça se produit pas. C’est même à en venir que ça équivaut  à aucune chance. Je vais devoir m’y faire, c’est comme ça qu’est rendu ma vie. Je soupire et me mets à jouer avec mon bandage du poignet de mon autre main, nerveusement. Je fixe celui-ci et je me remets à pleurer. Pourquoi la vie était aussi injuste avec moi? Pourquoi c’est tombé sur moi? Fichu hasard! Je me mets à essuyer mes yeux avec mon poignet, imbibant le bandage de mes larmes. Je regarde Alexa. Je veux que tu saches, qu’au moins je t’aime toujours. Je pose ma tête contre mon oreiller, tournant ma tête vers les moniteurs, regardant le bip incandescent du battement de mon cœur. Il me semblait en santé. La chance d’être médecin à savoir ses choses là. J’avais même à mon indexe une pince à oxygène, d’où une lumière rouge en sortait à l’extrémité. J’étais vraiment branché de toutes parts. J’avais une sonde urinaire. Des suces cardiaque. Un soluté dans le bras, qui devait sans doute servir pour les antidouleurs, je me rends compte à peine que je n’avais plus mal, comparé à mon réveil, il y a une heure. Je tapote l’écran du moniteur cardiaque avec mon doigt. Se truc m’énerve… Je soupire.

Elle était qui pour se permettre de me donner un ordre? Elle n’avait pas le droit. Qu’elle me fiche la paix. Je sais très bien qu’elle ne me croit pas que je l’aime toujours. Sans doute que lorsque je quitterai cet hôpital et qu’elle voit que je vais mieux, elle va rompre. Personne ne veut de quelqu’un qui a fait une tentative de suicide. C’est comme ça. Voilà pourquoi j’aurais préféré que ça ne vire pas en « tentative ». Je ferme les yeux. Et je sentis qu’elle embrassa mon front. Je frémis et une autre larme se déversa sur ma joue. Quand elle recula, j’ouvre les yeux, parce que je ne sentais plus sa proximité. Je touche à mes bandages si je veux! Je les arracherai même si j’en ai envie, compris?! Alors ne me dis pas quoi faire! Qui es-tu pour me donner des ordres? Je soupir et je ne cesse pas d’essayer de retirer mon bandage. Ma vie était fichu et on a oser me sauver la vie. Le pire, ce n'était pas n'importe qui, c'était les femmes de ma vie qui avaient tout fait pour que je ne parte pas. Je leur en voulais oui, parce que j'étais encore moins bien dans ma peau, je souffrais à mon coeur, émotivement. Je voulais que tout ça s'éteigne en moi, et tout ce que j'avais trouver à faire pour ça, c'était d'en finir. Mais maintenant, c'est pire.

Mais qu’est-ce que j’avais dit de mal? Je ne m’étais même pas rendu compte que mes paroles l’avaient tant blessé. Je continuais de jouer après mes bandages, pour commencer, celui de gauche. Le défilochant en lambeaux. Je suis désolé, j’ai… je m’en suis pas rendu compte, j’ai pas voulu te blesser. J’étais sincère. Je lève juste mes yeux vers elle, qui pleurait. Ne pleure pas, je t’ai dit que j’étais désolé. Je me remets à bandage, finissant par le retirer complètement. J’avais une rage en dedans de moi. et tout ce que je trouvais à faire, pour me défouler. C’était de crier sur Alexa, alors qu’elle n’avait rien fait de mal. Je me sens soudainement coupable, réalisant le mal que je venais de lui faire. J’avais un bandage de retiré, la plaie de ma tentative de suicide et ses points de suture à l’air libre, ça me brulait. Je mis à pleurer, à chaude larme, en raison d’avoir blessé Alexa, arrachant mon autre bandage férocement, le déchirant carrément, dû à ma crise, à mon mal. Je pousse férocement la table qui me sert de plateau repas au loin, en rage, en peine, en confusion. Je suis tellement désolé, … tu ne… mérite pas ça… ce que je te fais subir… Je suis désolé… désolé… désolé… Alexa, mon amour… Je sanglote, je suis mal. Je veux mourir.

Je la sentais froide et elle avait raison de l’être avec moi. Mon cœur se déchira d’un seul coup. Je n’avais pas un juste milieu dans mes émotions en ce moment, c’était du tout au rien. Là j’étais au pic de ma dépression. Et je me sentais terriblement coupable. Alexa pardonne-moi. Je me remets à pleurer, les yeux fermer. Un long silence se fit, avant que je n’entende des pas dans la salle. Ce n’était pas Alex, car, elle avait toujours sa main sur mon bras. J’ouvre les yeux, c’était une infirmière avec un plateau de soin dans les mains. Dr Calloway je viens pour v… Je l’entends soupirer fortement et son ton de voix changea subitement. Nom de Dieu, mais qu’est-ce que vous avez fait? Vous ne devez pas retirer vos bandages!!! J’ai l’impression de parler à un gamin!!! C’était comme ci elle ignorait la présence d’Alexa. L’infirmière poussa Alexa pour qu’elle s’ôte et s’activa à me refaire mes bandages avec brusquerie et férocité dans ses gestes. Je me mordais la lèvre de douleur. Essayant de ne pas crier pour ne pas paraitre faible aux yeux d’Alexa face à la douleur. Mais oui, ça me faisait terriblement mal. Je reviens dans deux heures pour les changer, ne les arrachez pas!!!Elle quitta la chambre d’un pas rapide refermant derrière elle. Je souffrais émotionnellement. Par chance qu’il y avait encore de la morphine dans mon soluté. Je fixe Alex, alors que j’avais l’impression que mon cœur voulait quitter ma poitrine, tellement j’avais mal émotionnellement.