J’avais envie de sortir dehors. J’avais besoin de prendre l’air, même qu’en ce moment j’en avais réellement de besoin. Respirer un grand coup. J’ai été chargé en émotions hier soir. Le retour de ma belle. Notre union amoureuse. Cette révélation destructrice entre les deux femmes de ma vie. C’est ce qui avait fait déborder le vase. J’avais mal dormi cette nuit, à peine quoi. J’ai dû me retenir pour ne pas faire le saut une autre fois. Finalement, je ne suis peut être pas prêt à rentrer chez moi. Je soupire et je fixe le pot de médicament qui me sert de traitement. Que je n’avais pas encore pris ce matin. Je regarde l’heure, il était 7 :30. Je souris, Alex devrait bientôt arriver. Je m’assois sur mon lit, face à la porte. Je vois celle-ci s’ouvrir sur l’amour de ma vie. Elle portait à sa main un sac petit déjeuner et un plateau de café. Moi le mien, il trainait encore sur ma table, même pas entamé. Je ne voulais pas manger ce truc d’hôpital, j’en avais marre après une semaine et un jour. Bonjour princesse, tu viens manger avec moi? Je lui montre, avec regret, mon plateau, dont je n’ai même pas envie d’ouvrir. C’est infecte ce truc, ça n’a même pas de gout, j’en ai marre.Je soupire. Je n’étais pas très bien ce matin, en raison que je n’avais pas pris mon traitement du matin. Le pot de pilule traine toujours là où je l’ai posé la veille après avoir pris ma première dose.

Je lève les yeux au ciel tout en fouillant dans le sac papier qu’elle m’a apporté pour en sortir le pain au chocolat. Je prends aussi le cachet que je dois prendre et le fou entre mes dents. Non pas trop dormi…Tu aurais… de l’eau ou quelque… chose pour que je puis facilement avaler… s’il te plait? Elle me tend alors un vers d’eau, celui dans mon plateau repas. J’avale le traitement et mange mon pain au chocolat, je vais sans doute aussi manger le croissant, je suis affamé. Je repris un peu d’appétit depuis que je prends ce truc et que j’ai retrouvé mon amour. En plus pour ce psy, je suis même pas sur qu’on va réussir à le convaincre. Facile à dire, mais pas à faire. À mon avis, je ne sortirai pas d’ici, il va sans doute me demander à quand a été ma dernière envie de me suicider. Et si tu te rappelles bien, c’est il y a 7 heures de cela, donc… adieu la liberté… Je soupire et mange mon petit déjeuner.

Je regarde Alexa, elle essayait de me rassurer, que cette autre tentative que j’ai voulu faire et que je n’avais pas fait. Comme quoi c’était une preuve que j’étais apte à sortir d’ici. Mais j’en doute fort. Parce qu’Alex, n’est pas de ma famille. Je connais les lois, donc seul un parent très proche du malade peut s’occuper de lui. Elle n’est pas non plus ma femme et elle ne porte pas non plus mon enfant. Et comme, elle n’est que ma petite amie, elle n’est pas assez important aux yeux du psy pour la laisser s’occuper de moi. Je finis mon petit dèj. J’étais déjà cinglé à l’idée d’être ici. À ne pas pouvoir sortir. Ma salle nuit… c’est comme ça depuis une semaine. Ok, j’en ai pas l’air, mais pourtant, j’ai toujours envie de vouloir en finir, donc, j’en ai marre de devoir être avec cette idée sans cesse dans ma tête. Je ne serai jamais heureux si je ne réussis pas à m’en sortir. Je sais, ça ne fait que 8 jours que j’ai fait ma double TS, mais j’ai l’impression que je ne guérirai jamais Alexa. Je suis mal dans ma peau et je crois qu’être ici, ne m’aide pas. C’est comme ci le personnel m’a oublié. On passe que pour m’apporter un plateau repas. J’ai pas vu le médecin depuis qu’on m’a retiré mes bandages. Je sais très bien que je ne suis pas leur priorité, mais pourquoi je ne vois pas plus le psy que ça? J’ai besoin de lui, j’ai besoin de lui parler, de lui ouvrir mon esprit. Je veux à tout prix quitter cet hôpital… Je soupire et me cal contre mon oreiller. Et puis… j’aimerais être à l’aise avec des vêtements à moi. Pourquoi je porte ce truc idiot? J’en ai pas besoin… Je regarde par la fenêtre. C’est comme ci, dans mon cerveau, tout allait éclater. Je bouillonnais de mal être et d’envie de tout gâcher.

Je rougis quand elle me dit me trouver sexy dans ce vêtement. Elle savait me remonter le moral. Je la regarde et je prends sa main. Merci d’être là. J’ai eu tellement peur que tu ne reviennes jamais quand tu m’as demandé de t’appeler quand je serais prêt. Mais pourtant, j’aurais jamais pu et peut être que… j’aurais fini vraiment par faire une autre tentative. Je ne voulais pas qu’elle se sente coupable, mais c’était mon ressentis. Comme ci j’avais été abandonné comme on abandonne un bambin dans un parc. Je baisse le regard, alors que l’on frappe à la porte et qu’elle s’ouvre après. Je vois le Dr Deutch entrer. Je regarde le réveil. Il était à l’avance. Je lui souris par politesse. Je le vois observer chacune de mes émotions, de mes gestes. Il s’avance et regarde Alexa, arquant un sourcil. Je les observe, confus et le psy prend la parole. Mademoiselle Mills, quelle surprise, vous connaissez le Dr Calloway? Il tourne son regard vers moi, le visage neutre. Je ne suis pas surpris que vous ayez fait une tentative de suicide alors. La nervosité me prends soudainement. Pourquoi il disait ça celui là? Je regarde Alexa, le regard plein de questions. Elle connaissait ce médecin! Elle avait eu affaire à lui par le passé sans doute. Voilà pourquoi elle le connaissait si bien. Bon passons, ce n’est pas important. Comment vous sentez vous Ian? Je le regarde. La dernière fois, je lui avais craché en pleine face à cette question. Je vais mieux, enfin je crois. Je pètes la forme! Je ris et souris. Le Dr Deutch me regarde arquant un sourcil. Bien. Dit-il simplement et je le vois griffonner quelque chose sur son calepin.

Alexa me semblait pas très bien face à ce médecin. Je lui jetais de temps en temps des coups d’œil. Je regarde le psy quand il me posa ses questions, le voyant regarder mon flacon. Je le prends seulement depuis hier soir. Donc, j’en ai pris deux. Je n’y pensais pas. J’étais seul, personne pour me le faire rappeler. C’est Alexa qui m’a donné mes doses. Je la regarde, souriant, un point de plus sans doute, dans le but de convaincre le psy de me laisser partir quand on en sera le lui demander. La dernière fois? Euh… Je baisse le regard. Hier soir… Il griffonne de nouveau. D’accord et comment vous vous sentez en ce moment? Je le regarde, regardant Alexa de temps en temps. Ce qui fait que le psy, l’observe elle aussi. Comme s’il essayait de décrypter une sorte de code entre nous deux. Je me sens bien. Le traitement fonctionne bien. Je me sens normal, pas trop triste, mais je suis bien quand je suis avec quelqu’un. Seul, j’ai envie… de disparaitre. J’étais nerveux. Le psy continua. Et après m’avoir dit ça, vous vous sentez comment? Je le regarde, haussant un sourcil. Euh… mal à l’aise je crois.

Une question à mille balles, c’est pas sérieux! Mais que dois-je répondre à cela? Je soupire et je me passe une main dans les cheveux. Non, je… je n’y ai pas pensé. Tout ce que je désir, c’est partir d’ici et rentrer chez moi. Je le regarde. Vous devriez y songer. Vous devez savoir ce que vous voulez dans la vie pour ne pas recommencer un suicide. Ce que je veux? Je regarde Alexa et puis mon psy. Ce que je désir, c’est une famille, mais à ça, je peux déjà dire adieu. Ensuite, il y a le fait que j’aimerais quitter cette hôpital à la con pour pouvoir enfin respirer un peu d’air…. Ah oui j’oubliais, mes vêtements… je suis pas à l’aise, j’aimerais quelque chose de plus convenable. Je l’entends soupirer et griffonner longuement dans son cahier. Ce n'est pas bon signe. Je regarde Alexa, je sais que je viens de faire une gaffe. Le psy me ramène à l’ordre. Non, ce que je veux que vous me disiez, avez-vous trouver la raison au pourquoi vous avez fait cette tentative de suicide et qu’elle en ait l’idée de ne pas recommencer? Je le regarde, et puis Alex, de nouveau le médecin. Bah… je crois que ma stérilité en est réellement la cause. Vous savez, j’ai perdu une valeur familiale, un rêve, une vie entière. Et dans mon cas, je ne peux supporter l’idée de ne pas… avoir d’enfants. Et mon ex avec son bébé et bien… je ferai pas partie de la vie de l’enfant qu’elle attend de moi. Alors, non je n’ai rien trouver qui pourrait faire en sorte que je ne recommence pas, comme je dois faire une croix sur mon rêve de famille. Il griffonne de nouveau.

Je déteste les psy, c’est avec cette question que tout va se déterminer. Mais bon, je sais déjà que je resterai ici finalement. Alexa lui pose la question du savoir si je peux aller dehors ou non. Ça me donne le temps de réfléchir à ma réponse. Il la regarde. Ne vous inquiétez pas. Il pourra aller prendre l’air après ma visite et cela autant qu’il le voudra tant qu’il sera ici. Il me regarde à nouveau, attendant ma réponse. Je soupire. 5%. Et vous appelez ça, « être capable d’avoir un enfant? » Pas pour moi. Ça n’arrivera pas. Je vais mourir bien avant. C’est impensable, j’ai perdu cette chance. Je sais comment fonctionne la procréation, je suis obstétricien de métier. J’enfouis mes mains sur mon visage. Me voilà mal barré, comme je refuse d’admettre que « peut être » un jour je pourrais fonder une famille.

Je soupire plus fortement. Vous avez sans doute raison, mais je refuse que ça puisse m’arriver à moi. Ça ne peut pas m’arriver… Alors non, je ne garde pas espoir. Je préfère tourner en rond et ne pas avancer que d’assumer ce qui m’arrive. Je me refuse à tout ça! J’enfouis mes mains sur mon visage. Fatigué par tout ça. Il m’a ramené mon problème sur moi. Je l’avais bien enfouit et maintenant il la fait ressortir pour me faire replonger dans ma dépression. J’entends le psy soupirer.On est pas sortis du bois. Il a sans doute dit ça tout en regardant Alexa. Je me renferme sur moi-même, remontant ma couette jusqu’à mon cou me couchant sur le coté, fixant le mur. Je suis navré, mais Ian n’est pas prêt de quitter cette chambre. C’est trop tôt. Et s’il ne réalise pas ce qui lui arrive, et bien, il devra être interné dans l’aile psychiatrique de l’hôpital pour une période indéterminé. Jusqu’à ce qu’il soit conscient de ce qui lui arrive. Je l’entends griffonner sur son calepin. Son maudit calepin, j’ai envie de le lui arracher et de le déchirer et de faire laisser tomber les lambeaux sur sa putain de tête de psychologue à la con!