J’étais pensif, à essayer de trouver la meilleure solution pour qu’elle soit bien avec ses bébés. Je la regarde, elle me semble pensif, jusqu’à ce que je l’entends penser tout haut. Je la regarde, incrédule, comment peut elle penser une chose pareille? Je sers sa main dans la mienne pour la faire sortir de sa transe. C’est faux, rien ne cloche avec toi. Tu avais une grossesse vraiment à risque, tu savais ce qui pouvait arrivé. Ils sont là maintenant et vivant, tu as de la chance. La médecine a fait des progrès, ils ont beaucoup de chance de survivre. Tu as envie qu’on aille les voir? On verra ce que ça donnera et on reviendra si c’est trop dur. On va y aller en douceur, jusqu’à ce que tu accepte leur état de petits bébés minuscules qui ont besoin de leur maman. Je lui souris, caressant sa joue. Je la force à se lever et l’entraine dans le couloir. Nous marchons jusqu’à la vitrine, m’arrêtant devant. Tu n’es pas obligé de les prendre maintenant. Si juste les regarder te suffit, demain matin, avant que j’aille travailler, on les prendra ensemble d’accord? Je la regarde et j’embrasse son front.

Ça me faisait mal de la voir triste comme ça. Je me sentais impuissant face à ce moment. Parce que je sais que je ne réussirai pas à la convaincre. Surtout pas pendant son amnésie. Elle se rappelle pas de notre amour, à part des brides de quelques trucs, mais très peu. Je reste près d’elle, pour ne pas la laisser trop seul pendant ce moment. D’accord, dès que tu es prête, on rentre dans la pièce. Je caresse sa main de mon pouce. Je la vois pleurer, mais surtout sangloter. Quoi faire? Pourtant, j’essaie du mieux de mon possible pour qu’elle se sente bien. Regarde, ils sont mignons. Pleure si ça te soulage, mais dis toi que tu dois être la plus forte. Pour eux, tu dois être forte pour eux et être là pour eux… Tu sais, Ian aussi il a eu de la misère, je suis sur qu’il pourra et voudra te parler de son premier moment avec eux. Tu es dans le même état que lui, lors de son premier regard sur cette vitre. Je suis là pour te supporter, comme sa copine a été là pour le supporter.

Nous entrons dans la salle. Elle est surprise que je sois proche de l’autre couple. Mais pas le choix, je les côtoie assez souvent ces temps ci. Une fois placé chacun avec un bébé, l’un à coté de l’autre, nous sommes prêts à discuter pendant ce temps, pour la distraire un peu surtout. Oui, je les vois assez souvent, surtout Ian, il ne m’apprécie pas beaucoup, je le sens dans son regard et ses paroles. Il me parle comme il faut, c’est son ton de voix qui m’inquiète. Mais ça va en générale entre lui et moi. Je berce le nouveau né, le regardant un peu. J’avais cette chance inouïs que l’on me permet de prendre les bébés. En générale, seuls les parents y ont le droit. Je caresse sa petite joue. Il est tout frais né, c’est pour ça qu’il a la peau si douce. Ils sont tellement magnifiques, avec des parents tels que Ian et toi, ils sont une beauté incarnée. Je ris, pour mettre une bonne ambiance entre nous, mais pas trop fort. Je regarde Sarah. Ça va, c’est pas top dur? Sachant qu’elle a un peu de misère à s’adapté à ce nouveau mode de vie.

Tout semblait aller bien avec le bébé et Sarah, mais soudain, il gesticule, sans pleurer, parce qu’il ne le peut pas encore. Je sursaute au dire de Sarah, je baisse le regard. J’espère que ça s’arrangera, j’espère qu’elle aimera ses petits comme une mère doit les aimer. Je n’ai aucun doute la dessus, ça arrivera. L’infirmière lui reprend le bébé. Je laisse Sarah aller se calmer seule, elle en avait besoin. Je reste 30 minutes avec le bébé sur mon torse et quand il s’endort enfin, on me le reprend. Je remercie l’infirmière et quitte la pièce pour rejoindre Sarah. Je crois qu’elle dort ou peut être pas. Sarah, je crois que tu as besoin d’être seule. Je vais rentrer et je reviendrai à la première heure demain matin. Cela te va? Je m’approche et lui caresse les cheveux. Je me penche pour embrasser sa joue et la caresser du revers de ma main. Je t’aime mon ange. Je m’apprête à quitter sa chambre.

Au moment ou je viens pour ouvrir la porte, Sara m’interpella et je me retourne. Je lui souris. Je m’approche et me place à ses cotés. Je n’avais pas demandé au personnel si je pouvais rester cette nuit. De toute façon, je ne crois pas qu’il viendra me sortir de cette chambre. Comme Sarah ne verra pas le médecin avant demain matin. Je me place face à elle, alors qu’elle m’entoure de son bras. J’embrasse son front. Je fais tout ça sans un mot. Mes gestes prouvent mon accord à rester et que je l’aime. Bonne nuit. Dis je finalement. Je ferme les yeux, l’entourant à mon tour. J’aimais cette proximité, être auprès d’elle. J’espère que la nuit ne sera pas top longue pour elle et qu’elle dormira.

FIN DE SCENE