Je ne pouvais pas rester seul sans personne deux minutes. À défaut de faire une gaffe avec ma propre vie. Alexa est au boulot et j’avais tendance à faire le con quand je suis seul. Je ne pensais qu’à ce mal que Sarah m’avait fait, me rendre stérile. À ce bébé qui risque de ne pas venir au monde vivant. À Sarah qui risque de mourir aussi, par ma faute. Ça ne serait pas arrivé, si je ne l’avais pas mis enceinte. Cette tempête avait gâché ma vie, sauf ma rencontre avec Alexa. Je m’en voulais pour le mal que j’ai fait à Sarah. Donc, pour essayer de ne plus y penser, avant de faire une gaffe. Je prends mon manteau et me rends chez la famille pour voir Sam. Lui et moi on est resté en contact pendant mes études à New-York, même s’il m’en veut d’être partie. Maintenant que je suis là, on pourrait essayer de se retrouver. Je me rends donc chez les Calloway. Mais à ma surprise, je vis la porte entrouverte. Je la pousse. Sam…. Vicky? J’étais inquiet. Je m’avance dans l’entrée et j’entends la voix de Victoria. La dernière fois que je l’avais vu, s’était à l’enterrement et une ou deux fois quand je suis passé voir Sam ce dernier mois. Mais on ne se parlait pas. J’avais un mauvais pressentiment. Tout ce que je sais, c’est qu’elle m’en veut de ne pas avoir été présent dans sa vie. Je la trouve assise à la cuisine. Vicky, ça ne va pas?

Je la regarde remplir deux verres de jus. Elle en pose un devant moi. Je soupire en l’entendant. Elle était froide avec moi, mais je pouvais la comprendre. Je n’étais pas un frère à ses yeux, elle avait deux ans quand j’ai quitté la maison. Tout est de ma faute. Je savais, c’était moi le monstre familiale. J’ai juste voulu suivre les traces de notre père et c’est comme ça qu’on me regarde. Le fils prodige qui a fuis la famille. Je regrette sans doute toutes les études que j’ai faite. J’aurais du ne jamais quitte Broken Hill. Mais il était trop tard, le mal était fait. Je m’assois donc et bois le jus d’orange, pour ne pas la vexé. Je crois que Vicky et moi, on ne s’entendra jamais. Je baisse le regard sur mon verre, à moitié vide. J’imagine que… Sam n’est pas là? S’il avait été là, il serait déjà dans la cuisine. Il est toujours avec Vicky quand ils sont tous les deux dans la maison. Je la regarde. Et toi, comment tu vas? J’avais de la chance d’être un homme bon, dans le sens qu’il n’en veut jamais à personne. Qu’il n’engueule jamais personne. Qu’il ne frappe non plus jamais personne. Ce n’est pas avec les coups qu’on règle les choses.

Je l’écoute, j’aurais cru qu’elle ne voudrait pas parler avec moi. Parce que je l’ai abandonné quand elle était bébé, ou presque. Elle me semblait perdu et pourquoi on lui dit d’abandonner les partiels? Moi je serais du genre à l’encourager, à aller aussi loin qu’elle le désir dans ses études. Je me passe une main dans les cheveux. Je n’ai pas su sauver maman, et je le regrette. À cause de ça, mon frère doit m’en vouloir et essaie de m’éviter le plus souvent possible. Ces temps ci, j’ai besoin de gens. Ma dépression me rend dingue. J’ai refusé les médicaments du psy qu’il m’a prescrit. Même si je sais que ça me ferait du bien, je veux juste pas en prendre. Je la regarde, alors que je comprends qu’elle voit qu’en général, je ne vais pas bien. Je vais bien, ne t’inquiète pas. Faut juste pas que je sois seul, c’est tout. Non parce que si je le suis, je ferais le grand saut. Je finis mon verre de jus d’orange. Je fini par soupirer. Je regrette d’être partie il y a 18 ans…

Je lève les yeux au ciel quand elle me dit que je ressemble à Sam quand je parles comme ça. Normal. C’est mon jumeaux après tout. Je lui souris. Elle avait remplis de nouveau mon verre. Et je prends une gorgée le déposant sur la table. Je l’écoute, je souris un peu plus, rassuré. Elle voulait apprendre à me connaitre. De mon coté, je la connaissais quand même un peu, de ce que maman savait sur elle. Elle me parlait beaucoup, parce que je le lui avais demandé. Je regarde ma sœur. Tu sais… j’avais demandé à maman de me parler de toi dans ses lettres ou ses couriels. J’ai toujours pensée à toi. J’avais hâte à chaque Noël pour te donner mon cadeau. Et je t’envoyais à chaque anniversaire quelque chose. Je suis désolé de ne pas avoir été là pour toi. Je baisse le regard. Ce n’était pas ma dépression qui me faisait dire ça, c’était la pur vérité.

J’intimidais ma sœur, je me passais une main dans les cheveux. Je n’avais jamais été un bon frère, autant pour Sam que pour Vicky. Sérieusement, j’aurais jamais du quitter la ville à l’époque. Ma petite sœur était tout pour moi. Elle a toujours été tout pour moi et même encore aujourd’hui. Je la laisse me quitter quelques secondes. À son retour, elle déposa une boite devant moi. Des trucs pour moi? Je la regarde, et puis j’ouvre la boite. Je regarde les objets, les lettres. J’avais envie de pleurer. Je regrettais encore plus de ne pas avoir été là pour elle. Ma dépression n’aidait pas non plus. J’avais juste envie de pleurer. Je me retenais. C’est magnifique! C’est toi qui les a fais? Je lui souris, la regardant. Je ne vais pas lui en vouloir de ne pas me les avoir fait parvenir. Je prends l’un des bracelets, pour le mettre à mon poignet. Il m’aidera à ne pas plus m’enfoncer dans mon mutisme. Comme ça, j’aurais toujours une pensée pour ma sœur. Tu sais… j’ai fais le con il y a peu de temps. Je ne me croyais pas comme ça, mais le mal est fait et j’en subi les conséquences. Je ne sais pas si je devrais te dire ça, mais j’ai besoin d’en parler avec quelqu’un d’autre que ma copine et puis Sam, j’ai l’impression qu’il m’évite comme la peste… J’ai laissé ma copine à New york, j’en ai jamais vraiment parler à maman et papa, mais je l’aimais vraiment. Mais je l’ai trompé avec une autre, ici, à Broken Hill, pendant qu’elle s’inquiétait pour moi à New York. Enceinte en plus. J’ai fais le con, elle s’est ramené il y a une semaine et elle m’a annoncé que finalement, elle gardait le bébé, alors qu’elle voulait avorter. J’ai couché avec une autre fille, alors que j’étais déjà en couple. Ce n'est pas moi ça… Cette tempête, m’a rendu fou…

Moi j’avais vraiment fait le con. J’ai gâché la vie de mon ex pour tomber amoureux d’une autre. Je soupire doucement, sachant très bien qu’elle me ment. Plus tôt, j’avais vu le truc sur son tel avait brillé. Moi je n’avais vu que le rétroéclairage de son écran et l’identité de l’appel. Oncologie… Quelque chose se passait. Je ne savais pas comment aborder le sujet de cet appel, dont elle n’avait pas répondu. Je me passe une main dans les cheveux. J’avais mis le bracelet qui me plaisait le plus, parmi tous ceux qu’elle m’avait fait. Je joue avec la frange de celui-ci, nerveusement. Je suis là pour toi, si jamais tu as besoin de quoi que ce soit. Ne sois pas timide ou mal à l’aise avec moi. Je suis ton frère après tout, nous avons le même sang, petite sœur. Je lui souris en coin. J’ai vu ton téléphone tout à l’heure, ce qu’il y avait d’écrit. Tu as un ou une amie qui a un cancer? Tu aurais du répondre, il ou elle a besoin de réconfort non? Je la regarde, intensément.

Tout d’abord, elle me demande de ne rien dire à Sam. Je mis un moment avant de comprendre le pourquoi. J’avais été mis au courant pour la tentative de suicide de mon frère. Moi aussi de mon coté, j’ai foirée pendant deux semaines. Sarah, obligé de me ramasser à la petite cuiller. Moi je n’avais pas été seul, mais Sam oui. Je l’écoute continuer à me dire la vérité. Si elle avait pu, elle m’aurait mentis. Elle me croit sans doute plus fort que Sam, alors que c’est totalement faux. Je suis en pleine dépression, alors que si je me retrouve seul pendant 3 minutes, j’ai tendance à vouloir vider la pharmacie de ma salle de bain. J’essaie de garder mon calme. Je ne regarde pas Vicky. J’avais beau ne pas avoir été là pour elle pendant 18 ans, elle est ma sœur et je l’aime. La perdre, ressemblerait à la même chose que de perdre mes parents. Là se serait vrai. Je n’aurais plus personne dans ma vie, raison de plus pour disparaitre à mon tour. J’avais enfin ma chance de rattraper toutes ses années perdus avec elle que maintenant c’est tombé à l’eau. Pourquoi!!!? Pourquoi le mal s’acharne sur ma personne? Je laisse une larme couler sur ma joue, triste. Je regarde ma sœur. Non… je ne peux pas accepter ça!.... tu n’es pas malade! … c’est faux, je ne veux pas que tu le sois! Vicky pourquoi?! Je ne m’étais pas rendu compte que je m’étais levé rapidement de ma chaise et que je lui avais crié dessus. Mais j’aurais pas du faire ça. Les larmes aux yeux, je regrettais mon geste. Victoria… pardonne-moi, je n’ai pas voulu, te crier dessus. Je contourne la table et je m’avance vers elle. Et timidement, je la sers dans mes bras. Je ne dirai rien à Sam, mais saches que… je ne pourrai rien te garantir pour moi… Oui, je ne pouvais pas lui garantir que je ne ferai pas le grand saut dans l’eau delà. J’avais tellement de secrets, tellement de mal en dedans de moi, que cette nouvelle avait été celle qui avait fait déborder le vase.